Depuis, la marque a fait du chemin, et à ouvert plus de 150 nouveaux points de vente dans le monde, tout en continuant de décliner ses modèles autour de 4 collections, Terrascope, Aquascope, Aeroscope et 1681.
Un an après, Passion Horlogère vous propose de découvrir les coulisses de cette renaissance au cours d’un entretien avec Bruno Grande, directeur général de JEANRICHARD.
Passion Horlogère : Bonjour Monsieur Grande, tout d’abord qui était Daniel JEANRICHARD ?
Bruno Grande : Daniel JEANRICHARD est né en 1665 et est mort en 1741. Il finit sa vie au Locle (dans le canton suisse de Neuchâtel) et est à l’origine, pour simplifier, de l’industrialisation horlogère suisse. Un visionnaire, qui fut le premier à avoir compris tout l’intérêt qu’il y avait à réunir en un même lieu l’ensemble des métiers qui participent à la réalisation d’une montre. D’une certaine manière, Il a ainsi créé les fondations de la première « manufacture » suisse. Sur les bases de ces fondations, s’est peu à peu érigé le vaste édifice horloger suisse tel que nous le connaissons aujourd’hui.
PH : Pouvez-vous nous expliquer votre travail depuis votre prise de fonction ?
BG : J’ai repris la direction de JEANRICHARD en 2012. Le premier chantier auquel Michele Sofisti (PDG de Sowind, maison mère de Girard-Perregaux et JEANRICHARD) et moi-même nous sommes attelés était lié au positionnement et la notoriété de la marque : Les ponts avec Girard-Perregaux étaient trop étroits, le mouvement JR1000 (manufacturé en interne) était très intéressant mais pas vraiment raisonnable et, malgré la reconnaissance de nos clients et nos partenaires, le positionnement tarifaire nous mettait en concurrence directe avec notre marque sœur. Il était nécessaire de trouver un positionnement complémentaire au sein du groupe, que ce soit en terme de gammes et de positionnement tarifaire.
PH : Comment avez-vous fait ?
BG : JEANRICHARD a entamé son renouveau en présentant à Bâle 2013 une gamme totalement renouvelée. Nous avons nettoyé l’identité de la marque pour présenter un ADN commun. Nous utilisons par exemple un seul châssis pour toutes les lignes de produit, ce qui nous garantit à la fois souplesse, agilité et agressivité commerciale. Cette architecture nous offre qui plus est la possibilité de multiplier les combinaisons : matières de boîtiers, couleurs et textures de cadrans, traitements de surfaces, couleurs et matières de bracelets… les possibilités de déclinaisons sont donc immenses.
Nous n’avons pas souhaité dessiner un produit pour un marché spécifique, et avons pris ce facteur en compte dès la phase de conception. Par exemple, le chassis a été dessiné avec une largeur de cornes très faible, un marqueur esthétique fort, mais également un point fort pour les marchés Asiatiques (dont le poignet de l’utilisateur moyen est faible).
L’utilisation de mouvements standardisés nous a également permis d’avoir un positionnement de prix à partir de 2600 euros, garant d’une grande agressivité commerciale. Nous sentons que, grâce à ce renouveau radical, le potentiel de la marque s’est accru dans de très importantes proportions, JEANRICHARD est aujourd’hui très appréciée sur des marchés aussi différents que l’Europe, les Etats-Unis ou Hong Kong.
PH : Quels sont les modèles phare que vous présentez actuellement ?
BG : Le marché Français est particulièrement important pour JEANRICHARD. Nous avons la chance de présenter ici quatres nouveaux modèles. La série Racing 92 scelle notre partenariat avec le célèbre club de rugby Français, dont les joueurs étaient présents à la soirée d’inauguration de Belles Montres à Paris.
Nous présentons également deux montres, issues respectivement de la gamme Aquascope, liée à l’univers aquatique et dont les modèles sont étanches à 300m, et de la gamme Terrascope qui porte en elle des valeurs chères à la marque, telles que la sportivité, ou le dépassement de soi.
Enfin, nous avons la chance de vous présenter notre modèle Neroscope, une version exclusive de l’Aeroscope. Inspiré du style technique des instruments de vol, le chronographe Neroscope présente un boîtier en titane de 44mm de diamètre à la forme coussin emblématique, et est recouvert d’un revêtement DLC couleur nuit. La carrure arbore une surface rehaussée par une alternance de finitions «satiné vertical» (sur les surfaces planes) et sablées (sur les biseaux). Le look furtif «all black» se poursuit sur le cadran satiné vertical, avec compteurs «satiné circulaire». Les chiffres arabes, index et aiguilles «flèches» ajourées, sont dotés d’un revêtement luminescent noir, qui révèle une nouvelle facette de cette montre dans l’obscurité. Equipé d’un bracelet en caoutchouc noir dont le fin relief strié porte une double signature JR, et équipé d’une boucle déployante, la Neroscope embarque un mouvement de chronographe automatique doté de 42 heures de réserve de marche. Cette édition ne se verra pas à tous les poignets, en étant limitée à 500 exemplaires pour le monde entier.
PH : Quel message souhaiteriez-vous partager aux membres de Passion Horlogère et aux amateurs d’horlogerie ?
BG : Nous sommes une société modeste qui souhaite sortir des sentiers battus et faire découvrir un autre chemin. JEANRICHARD est la plus nouvelle des anciennes marques horlogères, et nous voulons partager avec nos clients l’art de vivre à l’extrême, sans être extrémistes. Nous n’avons pas la prétention d’avoir révolutionné l’horlogerie, mais notre principe de construction sur la base de ce châssis unique et déclinable est innovant, très contemporain, et possède une identité forte immédiatement reconnaissable, le tout pour un rapport qualité/prix absolument imbattable.
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