Le 5 novembre 2010, quelques membres de Passion Horlogère se retrouvaient au Seiko Center à Paris pour une surprise horlogère de taille et de qualité. Sandra, Hervé, Alain et Frédéric représentant la marque nippone, nous attendaient de pied ferme pour mesurer nos connaissances et tester notre dextérité horlogère. Neuf membres de l’association ayant chacun un profil différent allaient se mesurer à la difficulté de remonter une SEIKO Diver’s 200 référence SRP 043K1 en une heure et trente minutes. Et ceci sous l’autorité d’Alain, le Maître Horloger de SEIKO qui officie sur des calibres parmi les plus compliqués et les plus modernes du monde. Mais une surprise préparée par SEIKO France attendait les membres de Passion Horlogère… Découvrez récits et témoignages des participants à cette expérience incroyable qui en fait une journée mémorable.
Thierry GASQUEZ
Président
Récit de Thierry D.
Cela commence par une convocation du Président de Passion Horlogère en un lieu inconnu, suivi par le conseil de réserver le vendredi 5 novembre 2010, après-midi et soirée. Pas d’indications sur le type d’activités prévues, ni sur la marque en question.
Au fil des jours, des indices apparaissent…
Un voyage aux antipodes, un compte-rendu sous forme de journal de voyage, puis la réception d’une invitation électronique qui en dit bien plus :
Bonsoir Monsieur,
Le jour « J » approche à grands pas, c’est avec grand plaisir que toute l’équipe SEIKO, M. Hervé Laniez (PDG Seiko France), Frédéric et Delphine (SEIKO Center), Alain Vaudon (Maître horloger) et moi-même, vous attendons le vendredi 5 novembre au SEIKO Center, 47 rue Bonaparte (Paris 6) pour passer quelques instants, qui je l’espère seront mémorables.
Nous vous convions pour un petit « atelier surprise » à 16h30. Nous nous retrouverons ensuite tous au magasin vers 17h30-18h pour l’arrivée de M. Laniez et la présentation de modèles exclusifs. Nous terminerons la soirée tous ensemble pour un dîner entre passionnés.
Je vous souhaite une excellente soirée et vous dis à très bientôt.
Bien cordialement, Sandra
Plusieurs membres de Passion Horlogère sont ainsi invités, en petits groupes, à des horaires différents. Ayant horreur d’arriver en retard, et ce depuis bien avant d’avoir côtoyé le monde horloger, je suis sur place dès 15h30. J’y retrouve Alexandre et Jacques-Olivier, d’autres membres de Passion Horlogère qui ont déjà officié mais qui se gardent bien de me préparer à la surprise. Petit tour dans le quartier avec ces deux compères, qui ne lâcheront rien d’autre comme information que l’assemblage d’une montre.
Enfin arrive l’heure de mettre les mains « sous le capot », ultime attente pendant la mise en place des champs opératoires… Entrée dans le local jouxtant la boutique, prise de contact avec Sandra, qui nous présente Messieurs Laniez et Vaudon. L’aventure va pouvoir commencer ! Trois emplacements sont configurés pour nous accueillir, outillages et éclairages en place, peaux de chamois recouvrant les éléments à assembler, si tout se passe bien…
Explications sur ce qui nous attend :
Assemblage d’un cadran à équiper de ses aiguilles, à fin d’intégration sur un calibre 4R15 d’une SRP043, puis emboîtage, contrôle d’étanchéité, montage/réglage du bracelet.
On nous remet le cadran, et là, énorme surprise, il est gravé du logo de Passion Horlogère !
Là je me dis qu’on va repartir après démontage avec un cadran personnalisé, dans une jolie boîte SEIKO. Un super cadeau pour un amateur d’horlogerie !!!
Le début des opérations s’effectue sous la direction du maître horloger venu de Besançon avec tout le matériel nécessaire.
A l’aide de la couronne de travail nous avons tenté de placer les aiguilles en tenant compte du saut du calendrier, puis nous avons armé le ressort du barillet.
Je réussis la tentative ! Avec quelques tâtonnements, au vu de la faible épaisseur de ces éléments et du manque de pratique, mais je réussis. Personnellement, je suis étonné : je pensais que le montage de ces trois aiguilles était facilité par des points de calages, détrompages, etc.
Il n’en est rien, c’est une question d’appréciation, de dosage, le tout en finesse…Ce sera, je pense me faire le porte-parole de mes congénères apprentis, le point le plus sensible de l’assemblage. Ces aiguilles sont vraiment délicates à manipuler. Surtout avec ces bouts de doigts en caoutchouc !
Ensuite vient le moment de l’emboitage.
Lors de la prise du fond de boîte, là c’est une nouvelle surprise. Et quelle surprise !!! Le fond est gravé à mon nom !
La personnalisation est totale avec ce cadran et le fond de boîte gravés.
Cette émotion va perturber un peu l’attention jusque-là présente, mais notre concentration, notre « sens du devoir », l’amour du travail bien fait l’emporteront, jusqu’à l’étape suivante. La remise en place de la couronne, puis la pose du joint d’étanchéité, la fermeture et le vissage du fond de boîte.
Ensuite direction l’atelier étanchéité : il va falloir pomper, surveiller les bulles, passer à la soufflerie chauffante et réussir le test de « la goutte d’eau » pour s’assurer que tout est bien conforme. Le principe de ce test étant de sécher la montre sur un ventilateur soufflant de l’air chaud, puis de la passer sous un robinet d’eau froide. Si de la buée apparaît à l’intérieur de la boîte c’est qu’il y a un souci d’étanchéité.
Ma montre passe cette épreuve sans aucun souci. Et ce sera le cas pour les neuf candidats !
La fin du montage se passe parfaitement bien. Pour un membre de Passion Horlogère, ajuster un bracelet pose moins de difficultés qu’une pose d’aiguilles !
Une fois l’atelier terminé, nous retrouvons Hervé LANIEZ, pour une présentation de la marque CREDOR, haut de gamme chez SEIKO. Nous découvrons ainsi l’origine du nom de cette marque : Crêts d’or, symbolisés par le logo. Une trace francophone dans cette marque japonaise !
Extraits de la présentation :
Dès 1969, la marque Seiko lançait des montres faites de métaux précieux tels que l’or 18 carats. En 1974 cette collection un peu spéciale fut regroupée sous le nom de CREDOR.
La marque CREDOR signifie « crêts d’or », représentant ainsi les crêtes dorées du massif jurassien soulignées par la lumière du soleil.
L’émotion, l’aboutissement technique et la tradition sont les valeurs fondamentales de la marque. Cet emblème symbolise avant tout la nature au travers « des crêts d’or ». La base de ce logo représente le caractère chinois signifiant « montagne ». L’image du sommet et ses trois étoiles dans le ciel forment un triangle équilatéral. La pointe la plus haute est fine et la base est épaisse représentant ainsi la stabilité. Les lignes courbes évoquent la douceur et la richesse de l’or.
S’en suivront quelques échanges sur la perception de cette marque par les amateurs d’horlogerie, avant d’aller constater de visu leur qualité. Cinq modèles de la marque étant disponibles exceptionnellement au Seiko Center, privatisé pour nous à cette occasion.
Pour mémoire, seuls deux horlogers au monde peuvent intervenir sur le calibre 6870, du fait de sa technicité.
Cela nous permettra de voir, en compagnie de Frédéric, responsable passionné au Seiko Center, de plus près les CREDOR, Grand Seiko, Izul et autre SpaceWalk (vainqueur du Grand prix d ‘Horlogerie de Genève)… Certains commencent visiblement à réfléchir à de nouvelles orientations pour leur collection… La Grand Seiko, cadran neige fait un ravage…
Ce qui était déjà un excellent moment, entre un atelier plus qu’intéressant dont le souvenir nous a tous marqués, et une présentation privilégiée de modèles exceptionnels avec des discussions éclairées, se conclura par un repas entre tous les acteurs de cette journée afin de prolonger les discussions et la passion.
Il y a des moments qui marquent. Depuis sa création, Passion Horlogère nous a permis d’en passer de nombreux, tous différents, mais ayant en commun la disponibilité de nos interlocuteurs, leur proximité, et leur passion.
Cette journée SEIKO nous a permis de rencontrer une marque que beaucoup ont l’impression de connaître, mais qui présente de multiples facettes, un foisonnement de modèles, pour tous les goûts et tous les budgets, avec une technicité particulière, et la particularité d’être la seule manufacture totalement intégrée au monde. On y retrouve une approche différente, mais reposant sur un amour de l’horlogerie et une volonté d’innovation, dans les techniques et les matériaux utilisés. Bien au-delà de l’aspect « surprise », la montre que nous possédons désormais est symbolique à plus d’un titre :
– C’est une marque de confiance et de dynamisme de la part d’une grande marque horlogère qui accepte de s’engager courageusement aux côtés d’une association très jeune puisque n’existant que depuis un an,
– Nous serons neuf à conserver un souvenir impérissable d’un moment horloger et humain exceptionnel avec des participants motivés et acquis à la cause horlogère,
– En apposant notre logo sur le cadran d’une de leurs montres, SEIKO a relevé le pari d’une communication innovante,
– Cette montre est désormais un « collector » puisque seuls neuf exemplaires existent au monde et sont tous personnalisés avec le fond gravé au nom de leur propriétaire.
Trop de remerciements pourraient sembler en atténuer la vigueur, en les banalisant, mais impossible de faire autrement tellement la chose est forte. Tant d’attentions, d’écoute, de disponibilité, de volonté et de dynamisme ne peuvent que nous toucher.
Merci donc à tous ceux, membres de Passion Horlogère et de SEIKO France, qui ont permis cette rencontre.
Les caractéristiques techniques de notre assemblage :
Série Limitée, neuf exemplaires monde, avec gravures :
Logo Passion Horlogère gravé au laser sur le cadran,
Initiale du prénom et nom gravés sur le fond vissé ;
Montre de type Plongeuse, Modèle SRP043
Mouvement automatique, calibre 4R15 (22 rubis)
Bracelet métal, avec extension de plongée
WR 200 mètres
Entrecornes : 20 mm
Diamètre, sans couronne : 44 mm
Diamètre, avec couronne : 46 mm
Épaisseur : 13 mm
Voici ce que dit Alexandre de sa SEIKO Diver Passion Horlogère :
Aujourd’hui, je vais essayer de vous parler objectivement de cette montre. Pourquoi objectivement ? Et bien parce qu’il n’est pas évident de rester neutre quand on parle d’une montre qu’on a emboîtée soi-même, dont le cadran est gravé au logo de son association préférée, et dont le fond est gravé à son nom !
Présentation générale
Comme son nom l’indique, cette Seiko Scuba Diver’s 200 est une montre de plongée, étanche à 200m. Il me semble important de préciser que le terme “Scuba diver ” désigne – in english – la plongée sous-marine avec bouteille, la montre n’est donc pas étanche pour faire la vaisselle (même si elle doit pouvoir également s’acquitter de ce genre de missions hautement périlleuses) mais bien pour la plongée en profondeur.
La gamme des “diver’s ” Seiko est d’ailleurs reconnue pour ses montres fiables et d’un rapport qualité / prix imbattable, qui font le bonheur des plongeurs depuis de longues années, mais aussi pour des modèles plus prestigieux tels que la Marinemaster ou la toute nouvelle Grand Seiko Diver Springdrive. Voyons si celle-ci fait honneur à ses grandes sœurs.
Boîtier et bracelet
La première chose qui frappe, quand on a la montre en main, c’est l’impression de solidité qui s’en dégage. En effet, le boitier est épais (44mm de diamètre, 13mm d ‘épaisseur) et lourd (110g sans le bracelet métallique, 210g avec). Nous ne sommes donc pas là en présence d’une montre discrète, il faut pouvoir la porter ! C’est une montre sportive, qui ne sera pas forcément dans son élément sous une chemise ou accompagnant un costume. Mais pourquoi pas ?
La lunette crantée unidirectionnelle est agréable à utiliser, et la couronne vissée semble robuste, comme attendu sur une plongeuse.
Mécanisme et fiabilité
La Seiko Scuba diver’s 200 est une montre automatique équipée du calibre 4R15, sans stop seconde ni remontage par la couronne. Ces deux points signifient que l’aiguille des secondes continue à tourner même quand la couronne est en position de réglage de l’heure. Et le seul moyen de la remonter, c’est de la secouer… ou mieux encore, de la porter !
La fiabilité des mouvements SEIKO n’est plus à prouver. La mienne est d’une précision redoutable, puisqu’elle n’a perdu que trois secondes en une semaine de porté. Nous sommes bien au-delà des normes COSC suisses, même si mes mesures sont très loin d’être scientifiques.
Cadran et aiguilles
Reconnaissons-le tout de suite, la gamme des “diver’s ” de Seiko est pléthorique. Le boîtier et le calibre étant en général les mêmes, c’est sur le cadran et les aiguilles, donc l’aspect “extérieur “, que va se faire le choix de tel ou tel modèle. Ici, nous avons une montre à très forte personnalité, reconnaissable au premier coup d’œil. Avec son cadran noir aux larges index bâtons et chiffres blancs, et ses aiguilles larges et lumineuses, la montre est lisible dans n’importe quelles conditions.
Le disque de quantième est parfaitement intégré à 4h30 tout en restant discret, la littérature est minime, avec le nom de la marque sur la partie supérieure du cadran, et la mention “automatic diver’s 200m ” dans la partie inférieure. La lunette, quant à elle, est graduée à la minute, unidirectionnelle et facilement préhensible. Le repère de l’heure est indiqué par une pastille de Lumibrite. En parlant de Lumibrite, la luminosité est bonne mais ne dure pas très longtemps, on voit mieux et plus longtemps sur certaines montres dans des gammes plus onéreuses.
Ressenti général
Si personnellement j’adore l’aspect général de cette montre, il faut dire qu’elle rappelle fortement un tableau de bord d’avion, à l’image de ce qu’ont réalisé Sinn ou Bell&Ross sur certains de leurs modèles.
Il y a donc un effet paradoxal, entre une montre conçue initialement pour la plongée, et cet aspect fortement inspiré “montre de pilote “. Nous retrouvons des éléments d’une montre de plongée, ce que semblent suggérer la lunette et la couronne vissée, et d’une montre d’aviateur, ce à quoi nous font penser le cadran et les aiguilles. Assurément il faut reconnaître que le plaisir de la porter est là. Cette montre a de la personnalité, mais n’est pas à conseiller aux poignets les plus fins.
Quoi qu’il en soit, nous avons là une pièce qui respire la qualité, et dont la fiabilité est reconnue. Cerise sur le gâteau, son prix est assez doux pour qu’on puisse se l’offrir sur un coup de tête sans craindre un coup de bâton de son banquier !
Ces SEIKO Diver’s 200 « Passion Horlogère » font le bonheur de leurs nouveaux propriétaires. Elles les accompagnent désormais dans leurs activités quotidiennes. Parfois ces activités sont « tout terrain », ce qui permet de tester ces montres dans des conditions jugées comme « extrêmes ».
Ainsi j’ai accompagné Martial, plongeur professionnel, au cours d’une chasse sous-marine dans la calanque de Sormiou, à Marseille, son terrain de jeu favori :
Chacun portant sa SEIKO Diver’s 200 « Passion Horlogère » au poignet, j’ai suivi une leçon de traque et de patience, plusieurs heures durant, dans une eau à 17°C. (photo 6)
J’ai découvert un monde fait de silence, de couleurs, de remous et de vie…
La montre n’a montré aucun signe de faiblesse. La plongée s’étant faite en apnée, je ne suis pas descendu à plus de 10 mètres de profondeur. Mais Martial a testé l’étanchéité jusqu’à 40 mètres. Profondeur qui, pour la mienne, ne sera sans aucun doute jamais atteinte.
L’extension prévue pour la plongée et pour un porté au-dessus d’une combinaison a été utilisée. Elle est simple d’utilisation et la correcte fermeture n’en est pas entravée.
La couronne vissée assure une parfaite étanchéité de la boîte, faisant appel pour cela à deux joints toriques. Quant à la visibilité du cadran en plongée, utilisant du Lumibrite pour ses index, elle est parfaite.
Cette montre est bien une véritable plongeuse, elle nous l’a prouvé en conditions réelles.
Mais pas seulement… Emmanuel l’a portée à l’occasion d’une compétition de tir sportif. Preuve s’il en était que cette montre est faite pour le sport… pour tous les sports…
Récits Alexandre G., Thierry D., et Thierry G.
Photos Audrey R., Emmanuel L., Jacques-Olivier T., Martial M., et Thierry G.
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