Cela va bientôt faire une semaine que Baselworld a fermé ses portes et la passion entourant sa survie est retombée d’un cran. C’est acté, Baselworld 2019 aura bien lieu et se déroulera même du 21 au 26 mars de l’année prochaine. A vos agendas !
Il est donc temps de faire une première analyse de l’état du marché horloger à travers l’épisode 2018 « SIHH vs Baselworld ». Ne soyons pas dupes, nous ne parlons pas de la même chose. Nous avons d’une part à Genève, en début d’année, un magnifique salon organisé d’une main de maître par Fabienne Lupo et la FHH, qui regroupe 35 marques horlogères. Et nous avons d’autre part une foire historique ayant fêté ses 100 ans d’existence, regroupant toute la profession horlogère, soit plus de 700 exposants (auparavant 1500). Ces deux événements ont connu ces trois dernières années deux tendances opposées. Un regain d’intérêt pour l’un (le SIHH), et un désamour grandissant pour l’autre (Baselworld). Plusieurs explications à cela. Le SIHH bénéficie d’un calendrier avantageux (janvier de chaque année), d’une organisation exceptionnelle qui offre confort et services à ses hôtes, et aussi et surtout d’une situation géographique idéale (Palexpo à Genève). À l’inverse, la Foire de Bâle rebaptisée Baselworld en 2003 a conservé tous les inconvénients d’une réunion mondiale d’un secteur d’activité industriel qui n’a fait bénéficier de son nouveau positionnement « luxe » qu’à quelques-uns. A commencer par les organisateurs (tarifs prohibitifs pour les exposants et les visiteurs) et les quelques professions qui voient dans cet événement une manne financière sans égal (Hôtels, restaurants, taxis…etc.). Se tenant au mois de mars, quelques semaines après le SIHH, Baselworld laisse toujours, même à dépense égale, un goût amer au professionnel ou au visiteur qui ne peut s’empêcher de comparer les deux événements annuels et de voir dans le second une joyeuse et coûteuse anarchie.
Pourtant, Baselworld c’est une ambiance… Baselworld c’est la liberté de rencontrer toute la profession en un seul lieu. C’est la possibilité de fumer une cigarette en échangeant quelques mots avec Philippe Dufour ou avec Thierry Stern (Président de Patek Philippe). C’est l’occasion pour les distributeurs et détaillants de véritables découvertes aux « Ateliers » ou sur le stand de l’AHCI. C’est l’opportunité pour les grandes marques de voir des innovations horlogères présentées et d’entrer en contact avec leurs concepteurs pour d’éventuelles collaborations. C’est la chance pour le « petit » horloger d’entrer dans la lumière, et pour la marque bien établie de trouver un nouveau souffle.
C’est aussi et surtout l’occasion pour le particulier passionné d’avoir accès toute une semaine durant aux nouveautés horlogères, voire aux personnalités de l’horlogerie qu’il est impossible de rencontrer ailleurs. Baselworld c’est à la fois le luxe dans les stands du Hall 1.0 et la dégustation de la traditionnelle saucisse une bière à la main sur la Messeplatz.
A Baselworld on se plaint et on s’épuise, mais on prend du plaisir toute une semaine durant. C’est pour cela qu’à Baselworld, chaque année, Passion Horlogère invite les collectionneurs et passionnés d’horlogerie à se retrouver pour partager un moment de partage et de découverte avec des marques prestigieuses ou méconnues du grand public. C’est pour cela que Passion Horlogère ne souhaite pas la disparition d’un tel rendez-vous…
Peut-être,… sûrement que Baselworld doit évoluer. Il existe des formats dans d’autres secteurs d’activité qui pourraient inspirer les organisateurs. Se pose la question de la répétition annuelle d’un tel rendez-vous. Pourquoi pas tous les deux ans en alternance avec Genève !? Pour cela encore faudrait-il entrer en discussion avec la Fondation de la Haute Horlogerie. Mais n’est-ce pas le rôle de tous les acteurs de favoriser la recherche d’une solution pérenne et avantageuse pour tous ? Il faut pour cela dépasser les intérêts particuliers et songer à l’intérêt commun de toute la profession horlogère. Une grande réflexion doit être engagée. Elle a sans doute débuté car les intérêts sont bien trop importants. Souhaitons juste que la raison et la sagesse en soient les fils conducteurs.
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